LES MACLES

LES MACLES

 

5.1.CLASSIFICATION GEOMETRIQUE DES MACLES

5.1.1. Principes et définitions

Deux cristaux de même nature, jointifs, forment une macle s’il y a concordance (ou quasi concordance) entre les réseaux de chacun de ces cristaux.

 

Le passage du réseau d’un individu à l’autre peut s’effectuer :

  • soit par rotation autour d’une rangée du réseau, appelé axe de la macle (Romé de Lisle) ou d’hémitropie (Haüy).
  • soit par réflexion par rapport à un plan réticulaire, appelé alors plan de macle.
  • soit par inversion autour d’un point, le centre de macle.

Les macles se construisent donc à partir d’éléments de symétrie simples, de même types que le cristal pris isolément, et ce en conformité avec les lois de la cristallographie (cf 3.). On les appelle éléments de macle, constitués de centres de symétrie, de miroirs ou d’axes de rotations A2, A3, A4, ou A6, différents des éléments de symétrie des individus formant la macle.

Les axes, plans ou centre de macle, ne peuvent pas en effet, être des éléments de symétrie de la classe du cristal isolé car alors il n’apporterait pas de symétrie autre que celles déjà existantes, c’est à dire que le cristal se superposerait à lui-même et ne constituerait pas alors une macle

Ainsi, les macles possèdent très souvent des éléments de symétrie supérieurs aux cristaux pris seuls (sauf dans le cas de macle en V).

 

Les axes binaires et les miroirs sont les éléments de macle les plus fréquents, par exemple :

  • axe A2 parallèle à l’axe c pour la macle de Carlsbad de l’orthose
  • miroir (100) pour la macle du gypse
  • miroir (11.20) perpendiculaire aux A2, de la mériédrie 32 du système rhomboédrique dans la macle du Brésil du quartz

 

Si le réseau du premier individu ne se prolonge pas rigoureusement dans le second cristal de la macle, il apparaît alors une certaine variation angulaire selon un axe ou plan réticulaire (fig. 8) appelé obliquité. Ce défaut peut atteindre 3 à 4 °, jamais plus de 6°, car il s’accompagne de contraintes internes qui fragilisent le réseau cristallin de l’édifice.

 

Par comparaison entre les réseaux de la macle et ceux des cristaux, il apparaît que la maille élémentaire du cristal isolé peut être un sous-multiple de la maille définie pour la macle entière (fig. 8). On définit alors l’indice de macle, le nombre par lequel il faut multiplier le volume de la maille élémentaire pour obtenir celui de la maille du réseau continu.

Dans le cas de la macle de la fluorite, il est égal à 3. Plus il est élevé, moins le nombre de coïncidences de positions atomiques d’un cristal à l’autre est grande, et donc moins la macle est stable. L’indice de macle atteint souvent 5, mais est rarement supérieur.

 

Fig. 8 : Dans ce cas, l’indice de macle vaut 3 : rapport du nombre total de nœuds sur le nombre de nœuds du réseau commun (de la macle)