LES MACLES

LES MACLES

 

4. CRITERES D’EXISTENCE D’UNE MACLE

4.1. ANGLE RENTRANT

A ma connaissance, personne ne s’est intéressé de près à l’étude énergétique des macles. La distinction entre accolements et macles véritables est effectuée à partir de mesures d’angles (goniométrie) et de statistiques.

Ainsi, le premier critère de définition macroscopique de l’existence de la macle, est la présence d’un angle rentrant.

 

fig. 3 : Angle rentrant dans une mâcle d'augite (Yssingeaux 2 cm)

fig. 4 : remarquer l'angle rentrant sur le gros cristal de quartz, ce "cristal" a tous les critères d'une mâcle :taille supérieure à ces voisins, forme très aplatie, angle rentrant et faces (6-1-51) et (51-61) présentes, c'est une très belle mâcle du Brésil dans un échantillon avec plusieurs quarts biterminés de 10 cm.

Toutefois d’après Baronnet (6), il convient de ne pas se limiter à ce seul critère, qui n’est ni nécessaire, ni suffisant.

En effet, la formation de quartz non orientée par maclage entre deux cristaux gauche et droit (macle du Brésil (fig.5)) ne crée pas d’angles rentrants(sauf dans l'échantillon présenté mais c'est exceptionnel, d'ailleurs cet angle n'est observable que sur une seule face (10-10))

fig. 5 : formation d’un quartz maclé à partir d’un quartz droit et d’un quartz gauche (macle du Brésil)

De même, on peut observer des angles rentrants sur les groupements de cristaux parallèles ou quasi parallèles et sur les monocristaux squelettiques et dentritiques (fig. 6) bien qu’il ne s’agisse pas de macles.

fig. 6 : dendrites d’Argent du Mexique (4 cm)

Présence d’angles rentrants non liés à des macles

 

4.2 EXISTENCE STATISTIQUE

D’un point de vue microscopique, l’analyse par diffraction (rayons X, électrons), permet de définir les structures des macles. On obtient en effet, sur les clichés la superposition des réseaux réciproques des deux cristaux de la macle, ainsi que le réseau propre de celle-ci, c’est à dire les coïncidences entre les deux réseaux des éléments de la macle.

En revanche, pour nous, pauvres minéralogistes, qui ne disposons pas nécessairement des appareils derniers cris, qui par traitement informatiques nous restituent la structure réelle d’une macle, il convient de se rabattre sur son existence statistique.

A savoir, que c’est à partir de la fréquence de rencontre d’une géométrie particulière pour un minéral donné, que l’on peut définir qu’il s’agit bel et bien d’une macle.

 

4.3 AUTRES CRITERES

Les cristaux maclés sont généralement plus gros que les autres cristaux environnants (fluorine de Cumberland, quartz de la Gardette, calcite de Guanajuato). De plus, ils sont souvent aplatis parallèlement au plan de macle (parfois perpendiculairement)(quartz de la Gardette), ou allongés suivant l'axe de macle. Enfin, on peut trouver sur les macles des faces qui n'existent pas sur les cristaux isolés (macle du Dauphiné ou du Brésil pour le quartz°

fig. 7 : Mâcle de quartz du japon ou de la gardette (échantillon chinois de 8 cm: mâcle excessivement plate, avec un angle proche de 120° (116°12')°